Boris Vian - Le déserteur. Um hino à "rebeldia" criativa e não obediente (MJ)

Circunstâncias há em que uns actores, públicos ou privados, decidem desertar: uns, sem carácter e animados pela ambição de carreira e as mordomias do mando e do dinheiro europeu, desertam, simplesmente. Monsieu Barroso está nessa miserável categoria sociopolítica; outros, com dignidade e carácter, resolvem desertar para não matar gente inocente e, assim, aliviar o mundo de um sofrimento gratuito. É o caso patente neste exemplo de Boris Vian, indicado pela rebeldia duma antiga amiga, cultora do escritor francês (ou que agora o redescobre por uma criativa indisciplina) - e que durante a guerra colonial na Indochina - compôs esta carta para destinatário certo, qual hino à pax. 

Realista ou não, a história também se reescreve com fragmentos de imaginação, que surrealiza a própria realidade (alimentando-a), e a embrulha na espuma dos dias que tecem o aqui e agora da nossa circunstância, que é irrepetível. 

Tudo serve, afinal, para retratar o real. O nosso real, ainda que coadjuvado pelo virtual nesta terrena espuma dos dias... 

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Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter

Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers
Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins

Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens:
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
Refusez de partir
S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer

Boris Vian (1920 - 1959)

Poème classé dans Boris Vian, Guerre, Liberté.

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